La boutique Rex a été créée en plein Marais en 1996 par David Mistre, un ancien d’IEM. Elle a rapidement pris toute sa place et a su trouver son originalité par rapport à tous ses confrères. Pendant plusieurs années, David a exploité ce qui était à la fois un sex-shop et un fetish bazar, jusqu’à céder l’affaire à Nicolas fin 2005 qui en fera quelques années plus tard, un haut lieu de création artisanale cuir sur mesure.
Et ce jusqu’à aujourd’hui. Retour sur ces dernières années avec Nicolas, qui s’apprête à céder à son tour Rex.
Bonjour Nicolas, peux-tu nous dire ce qui t’a plu quand tu as repris la boutique Rex en 2005 ?
Au départ, ma démarche était totalement fétichiste et donc très personnelle. Je kiffais le cuir et le latex. Je voulais changer de vie. La boutique dont j’étais client était à céder et je me suis dit pourquoi pas la reprendre. Je vais pouvoir y travailler en m’amusant.
A cette époque, Rex faisait fabriquer ses cuirs et ses latex par des sous-traitants et travaillait avec divers fournisseurs en Europe pour le reste. Comme tu l’as rappelé en introduction, David faisait aussi de la vente de produits d’occasion, et jouait ainsi sur la notion de fetish-bazar. Il y avait aussi plein de trucs originaux qui servaient de déco. Rex était une boutique à part, originale et pleine d’idées. En fait, ce qui m’a plu, c’est qu’au-delà du commerce, c’était avant tout une ambiance. Et j’appréciais beaucoup David.
Au fil du temps, l’aventure a pris différentes formes.
Oui c’est vrai. Après avoir racheté la boutique, j’ai travaillé avec David pendant plus de deux ans. C’est avec lui que j’ai réellement appris le métier.
Avec mon associé de l’époque, nous avons décidé très vite de fabriquer nous-même nos cuirs.
Je me suis mis à la coupe et nous avons engagé un couturier pour le montage des vêtements. C’est toujours le même aujourd’hui et avec les années, nous formons tous les deux un très bon duo de travail. Tout cela en gardant les gammes des autres produits déjà en place lors du rachat de Rex bien sûr : le latex, les sex-toys, les accessoires, le gel, le poppers, etc.
Pour l’animation de la boutique, déjà du temps de David, il y avait régulièrement des expos. Nous avons continué à en organiser. C’était avant tout l’occasion de montrer le travail qu’on aimait, de personnes qu’on aimait.
Il y avait aussi des apéros très réguliers chez Rex, avec des clients fidèles, des amis, les assos fetish, ou simplement des personnes qui étaient là. Ce n’était pas toujours très organisé et pas toujours prévu longtemps à l’avance. On aura réussi à offrir de sacrés bons moments de convivialité chez Rex.
Nous avons aussi organisé pas mal de soirées cul-fetish, notamment avec notre partenaire préféré, le Keller.
Comment t’es venue l’idée de convertir l’activité en artisanat pur et proposer des créations originales cuir aux clients de Rex ?
C’est venu tout naturellement avec le temps et c’est ce j’ai toujours préféré faire à la boutique.
Et c’est aussi le fruit de ma rencontre avec Christophe. Il a très vite commencé à travailler avec moi. Il est devenu par la suite mon nouvel associé. Son arrivée a changé beaucoup de choses. Il a apporté énormément à la boutique. Un nouvel élan, un nouveau regard, de nouvelles idées et une très grande force créatrice.
Ça a été avec lui des années de travail d’équipe avec une belle complicité et une pointe de délire.
Il s’est spécialisé dans la création de vêtements en en latex et des accessoires en cuir. Sa prédilection : la création. Un de ses plus grands kifs a été la fabrication de têtes de chien en cuir sur mesure. Que des pièces uniques. Ça a été très vite une des spécialités de la boutique.
Rex est devenue encore plus la boutique du cuir, nos cuirs, et la boutique du latex, mes deux grands fétish du début.
Le travail du cuir durant toutes ces années est devenu une réelle passion pour moi et mon principal moteur.
Nous avons pu le faire avec une grande liberté. Cela nous a permis de proposer des vêtements et accessoires entièrement fabriqués en France par notre équipe et avec du cuir de qualité choisi par nos soins et cela à un tarif plus que raisonnable.
Et la suite ?
Comme annoncé dans l’AgendaQ de mai, c’est à notre tour de céder l’affaire. Mon associé et moi-même avons maintenant d’autres projets de vie. C’est une page qui se tourne pour nous. Mais peut-être pas pour la boutique puisqu’on est actuellement en recherche de repreneurs.