Les autorités britanniques marquent une étape historique en lançant la première campagne mondiale de vaccination contre la gonorrhée, une infection sexuellement transmissible (IST) en forte recrudescence.
Face à l’augmentation alarmante des cas, qui ont atteint 85 000 en 2023, et à l’émergence de souches résistantes aux antibiotiques, Londres mise sur une stratégie innovante. À partir d’août, une campagne ciblant principalement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les partenaires multiples ou présentant une IST sera déployée dans les centres de santé. Ces populations à risque seront contactées pour recevoir le vaccin, administré dans le cadre du schéma vaccinal contre le méningocoque B, le 4CMenB, déjà intégré dans la vaccination infantile.
Bien que ce vaccin ne soit efficace qu’à 30 % contre la gonorrhée, il permet de réduire significativement le nombre de cas et de limiter la propagation de souches résistantes, crucial face à l’augmentation des résistances bactériennes. La gonorrhée, qui se soigne habituellement par antibiotiques, voit ses traitements devenir de plus en plus inefficaces. Ce déploiement inédit pourrait ouvrir la voie à une nouvelle approche pour lutter contre cette IST, dont la résistance aux médicaments constitue une menace majeure pour la santé publique mondiale. La démarche britannique pourrait inspirer d’autres pays face à cette crise sanitaire en mutation.